ES: Nosotros no tenemos ni idea. Bueno sí, sabemos que tienen mantequilla y harina.
Pero SandeeA, autora del -literalmente- delicioso blog La receta de la felicidad se sabe todos los trucos. Nos cuenta que no es tan difícil como parece, sólo hace falta un pelín de técnica y bastante paciencia.
La satisfacción de comerse el cruasán bien bañado en mantequilla, hecho por nosotros /as mismas/ os no tiene precio.
Lo vamos a intentar, y si el resultado no es muy vergonzoso ya os contaremos.
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FR: On ne sait pas comment nous y prendre, mais la blogueuse espagnole SandeeA vous montre comment faire vos croissants maison dans son succulent blog «La receta de la Felicidad» (pas besoin de traduction, allez!) .
Selon elle, ce ne serait pas si difficile à réaliser… Il faut juste un peu de patience, un minimum de technique, du goût, du pep’s… (mince, on commence a parler en mode Top Chef).
Bref, le plaisir de manger ses propres croissants bien bourrés de beurre n’a pas de prix! Le plaisir de visiter le blog de SandeeA non plus.
On va essayer. Si le résultat est mangeable on vous tiendra au courant.
Oui, on est Espagnols. Oui, on aime manger tard. Surtout le dimanche. On aime passer devant les restos ouverts et sourire en découvrant ces deux mots magiques : « ici, brunch ». Ou encore : « service continu ». Là, t’es sûr que tu peux te pointer à 16h, demander une côte de bœuf « saignante » et personne lèvera la tête.
Oui, tout ça nous fait bien plaisir car « c’est normal de manger tard le dimanche », dit-on en France. Une habitude que nous, Espagnols, aimons faire au quotidien et nous manque terriblement. Allez, on ne va pas faire les relous.
Mais bon, pour revenir au dimanche, ce qui est encore plus cool en dimanche c’est quand tu dois choisir ce que tu manges. Un plat d’huitres au soleil, un poulet rôti avec une salade du marché, ce brunch à l’américaine où la moutarde au miel ne manque pas… Il y a aussi « le service continu ». Quand tu le choisis c’est souvent pour venir en aide à ta gueule de bois. Ton corps te demande à bouffer (vite !) et, la plupart des fois, tes bons critères de sélection culinaire disparaissent. Tu veux juste que le plat soit bon et qu’il soit vite servi. Et si la deuxième des conditions n’est pas remplie, tu t’énerves. Tu t’énerves, grave. Car il est dimanche, et qu’en dimanche tout doit rester cool.
Hier, dimanche donc, nous sommes arrivés à l’Hippopotamus de la rue Mercière (Lyon) à 15h40. À l’extérieur du resto, un néon intermittent annonçait la fin de la course: « service continu 7/7 ». Parfait.
La première fois qu’on été venus ils avaient mis une heure et vingt minutes à nous servir. On été arrivés vers la même heure, 16h. Cette fois nous avions décidé de leur donner une deuxième chance : « les calamars en entrée ne sont pas mal. » Mais là, une fois de plus, le cauchemar a recommencé. Avant l’arrivée des dits calamars, gérante et serveurs ont eu du mal à se booster. Du coup, mon mec a eu le temps de fumer deux clopes, de créer une boule de ping-pong avec une serviette pour improviser un terrain de tennis de table. Désespéré, il m’a même offert une bague de fiançailles faite avec une paille qu’il a modelée avec son briquet… C’était formateur.
Tellement lents qu'ils ont creé une chaîne télé, HippoTV.
Nos voisins ont été moins patients. À un moment, l’un d’entre eux s’est retourné pour chercher une serveuse du regard et lui lâcher: « ça fait une heure qu’on attend ! ». Le jeune serveur qui s’occupait de prendre les commandes ne savait plus comment s’y prendre. En plus du retard des plats, il n’avait pas compris que je voulais un gratin dauphinois et il a oublié ma ratatouille. Mon mec n’a pas aimé sa côte de bœuf (à 20€ quand même) « parce qu’elle était trop grillé » et notre jeune serveur préféré a répondu un malin : « c’est l’effet du grill, m’sieur ». Par-fait.
Un bon dimanche, donc. Nous avons quitté l’endroit le bide plein mais déçus, encore une fois. Mon mec m’a dit qu’on est tombés « au mauvais moment, au changement de service ». « Pas d’excuses, » lui ai-je répondu. Le néon annonçait bien un service continu.
PS: grâce à nos copines de Fun in Lyon (blog super-sympa-qui-tue sur la vie culturelle lyonnaise, plein de bons plans), on vous conseille de vous bouffer, toujours à la rue mercière, un bon burger chez BIEH (Best I Ever Had). Vous pourrez déguster un super brunch depuis l’étage, qui a même des vues sur… l’Hippopotamus! Allez, bon app!
ES: Bueno, comentamos un poquito. La cooperativa láctea Isigny Sainte Mère organiza todos los años el concurso del mejor croissant de mantequilla entre los alumnos de las escuelas de bollería. No podía faltar en nuestro blog. La ganadora ha sido Claire Boyer. El palmarés por fin está actualizado en la página web de la cooperativa.
FR: Bon, on rajoute un petit commentaire quand même. La Coopérative Isigny Ste-Mère organise tous les ans le concours du meilleur croissant au beurre. Un rendez-vous incontournable pour ce blog. Le concours a été remporté par l’apprentie au CFA de Nantes Claire Boyer. Le webmaster a enfin actualisé le site de la Coopérative avec le Palmarés.
À Madrid, mars 2011. Je rentre dans un bar que je ne connais pas pour pratiquer mon sport madrilène préféré: manger un «pincho de tortilla» avec un «café con leche».
Puisque chaque tortilla est différente, c’est toujours une aventure, parfois dangereuse, de goûter les recettes méconnues.
Ce pincho de tortilla, un des meilleurs que jai eu depuis longtemps.
Le patron, un homme dans les 50 ans, la tête bien peuplée de cheveux blancs, met son temps à prendre la commande.
Il discute avec une cliente. La tchatche classique du bar:
«T’as vu ce que le Gouvernement vient de proposer? C’est la honte».
Je réussi à commander mon pincho (pas celui de la photo, il était meilleur que celui que j’ai commandé). J’en rajoute un sandwich mixto, j’avoue, j’avais faim, et la bouffe espagnole ça nous manque aux cruasanos!
Monsieur le serveur continue de tchatcher avec la cliente. On voit bien qu’elle est une habituée du bar, une voisine de quartier.
J’attends les mets désirés. J’ai faim. La discussion du serveur avec la cliente se transforme vite en un monologue. «ZP (aka de Zapatero, le premier ministre) va finir avec ce pays. C’est pas possible, c’est un gouvernement de bâtards, que des fils de pute», dit-il.
J’essaie de ne pas trop l´écouter. Je prends le journal El Mundo, bien connu par ses attaques violentes au Gouvernement socialiste.
Monsieur le serveur continue son one man show pas marrant. «C’est pas possible ce qu’ils sont en train de faire…». Pas la peine de tout reproduire. Il commence à se chauffer tout seul et finit par dire qu’il a «envie de tous les tuer. Depuis des années.»
Finalement, mon pincho de tortilla, mon café con leche et mon sandwich mixto arrivent, mais je n’ai plus faim. Je mange vite, je paye et je prends des notes pour ce billet.
Malheuresement cette situation ici décrite n’est pas un cas isolé. C’est l’image d’un état d’âme collectif, parfois extrême, où le serveur arrive à crier en public qu’il a envie de tuer quelqu’un (tout le Gouvernement, même) devant un client inconnu (moi), dans son bar, comme si c’était la chose la plus normale au monde.
Musée Reina Sofia. Pas loin du Guernica de Picasso
C’est ne pas moi qui va défendre le Gouvernement Zapatero.
Mais c’est assez inquiétant de voir qu´un certain état de «guerrecivilisme» n’a pas disparu de l’Espagne, même si ça fait 72 ans du coup d’État du général Franco, et malgré une Transition démocratique, perçue comme exemplaire ici et là.
On a un ex-président qui fait le tour de monde avec un discours assez similaire à celui du serveur.
José María Aznar a fait à nouveau scandale après avoir dit aux élèves de la Columbia Bussiness School de New York que l’Espagne «ne pourra pas payer sa dette». Sympa, à un moment où les requins des marchés regardent l’Espagne comme un succulent dessert, après la Grèce, l’Irlande et le Portugal.
La crise de l’immobilier, le record du chômage, la lutte contre le terrorisme de l’ETA et un Gouvernement qui semble improviser chaque décision et chaque projet de loi, ont rallumé les braises de cette haine. Je ne veux pas dire avec ceci qu’on est aux abords d’une nouvelle Guerre Civile -j’espère- mais ça craint l’Espagne, quand même.
Pour en finir avec cette histoire du croissant espagnol. (On ne pouvait pas se passer de faire un petit commentaire nous, les croissants ambulants)
Aviez vous déjà vu un croissant flamenco? Nous non plus.
C’est vrai. Les cruasanes espagnols sont mauvais par rapport aux croissants français.
La polémique vient d’un blog gastronomique espagnol du journal El País. Le billet de Mikel Iturriaga a fait un tabac en Espagne ouvrant une énorme cyber-discussion.
Maintentant Rue 89 a repris le sujet. Le billet d’Elodie Cuzin est très bien. Génial, quand elle interviewe deux touristes français qui décrivent leurs expériences avec les secs, insipides et sucrés! croissants espagnols. Mais…
1) On ne vas pas au Paraíso del Jamón pour manger des croissants. Jamais. On mange du jamón, on boit des ‘cañas’, on mange du chorizo, mais pas de croissants. D’ailleurs, on ne va pas souvent au Paraíso del Jamón. C’est un bar sympa, avec des bons prix, mais qui attire surtout des touristes.
2) Elodie nous montre des photos des croissants ‘vraiment’ dégueu. Mais il n’y a pas que ça! La discussion ouverte par le célèbre sujet de El País a même conduit à la réalisation de la carte des meilleurs cruasanes (croissants espagnols), et ses boulangeries respectives.
3) C’est vrai, les croissants espagnols sont moins bons… Mais ce qu’on oublie, même dans l’article de Mikel Iturriaga qui a crée toute cette ‘Guerre d’Indépendence du Croissant espagnol’, c’est que les cruasanes sont très, très goûtus à la plancha, comme on les mange le plus souvent dans les «bares y cafeterías»! Et ça, on ne les trouve pas en France.