Flamenco-jazz à Lyon: Nono García et Celia Mur

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Là  je vous avais prévenu. J’ai twitté, envoyé des invitations sur Facebook,  dit et redit ici et là…. Mais c’est trop tard. Nono García et Celia Mur ont joué hier soir à la Mairie du 6ème arrondissement de Lyon.

De la même façon qu’on vous l’a raconté d’Israel Galván, ce spectacle est du jamais vu. Ou au moins,  un spectacle qu´on ne retrouve pas souvent en France.

Le répertoire commence avec Chega de Saudade, l’hymne de la bossa nova. Mais les doigts de Nono, né et grandi à Cadix, donnent une couleur de flamenco à la version classique d´Antonio Carlos Jobim. Puis les compos et les versions se succèdent,  toujours restant à mi-chemin entre la ‘copla’ (chanson populaire espagnole), la bossa, le blues, le jazz et le flamenco.

Les notes de la guitare de Nono rappellent parfois la puissance d’un piano, tellement il accompagne la voix de Celia Mur, tellement il joue précis. Il tient les chansons avec ses cordes. Un génie de la main droite.

On attends avec impatience son disque en duo.

Vidéo, petit aperçu de ce que vous avez raté: ‘Trafalgar’ avec Nono García, avec Celia Mur, bien sûr.

Au fait, Nono est un peu «une frite ambulante». Il a vécu plusieurs années à Bruxelles, où il a fait le conservatoire de Jazz et joué avec le groupe Vaya con Dios.

Il est aussi l’étendard du ‘flamenco piñonero’, une fusion naturelle entre le flamenco et d’autres styles de musique. Parmi les «piñoneros», nous retrouvons  Chano Domínguez ou Antonio Serrano, qui accompagne Paco de Lucía avec son harmonica. Il sont tous des bons amis de Nono García.

Coplas Mundanas est un récital classique, composé du chant et de la guitare, mais très moderne. Il est tellement loin des stéréotypes accordés au  flamenco que le Maire du 6eme criait a la fin du spectacle: «Mais on s’attendait a un peu de danse flamenca, allez, dansez s’il vous plait, allez, olé, olé…»

En réponse, les musiciens ont fini avec une samba composée par le père de Celia, Antonio Fernández de Moya.

Il est bien temps de rompre avec les clichés dans la musique flamenca!

PS.1: Nono García a été un de mes premiers professeurs de guitare (fierté d’élève)

PS.2: Concert organisé par Instituto Cervantes de Lyon.

Flop! Flip! Flop!

Watercolour Park, Tate Modern 2007

C´est quoi ce tableau? C´est un univers enfantin. Ah bon? Mais non, c´est plutôt de la nature virtuelle. Pardon?? Bein oui, tu sais, un monde de nuages qui coulent et d´arbres en couleurs qui ne ressemblent pas à des arbres. Mais de quoi tu parles-là? C´est de Paper Moon, Hullabaloo ou Watercolour Park, des oeuvres du collectif artistique, Qubogas

Laura, Morgan et Jef travaillent dans leur atelier à la Malterie, rue Khulmann à Lille. Depuis 2000, ses cerveaux ont convergé pour devenir une riche matière grise d´art contemporain. Un travail qui sera vite reconnu au niveau internationale. D´abord en Italie et ensuite en Angleterre, tout particulièrement à la Tate Modern. En 2007, le musée leur demande de réaliser une oeuvre pour leur galérie virtuelle, et là, c´est Watercolour Park qui voit le jour.

Performances? «Superpositions de couches» comme disent certains critique? Qubogas c´est surtout du dessin. Des formes qui bougent, ou pas, mais qui font partie d´un autre monde qu´on aimerait visiter un jour. Les critiques parlent d´interactivité. «Mais ce n´est pas notre but,» raconte Morgan. «Le but, finalement, c´est de ne pas avoir de but. Tous ces dessins arrivent naturellement et on joue avec.»

Ses influences? Des pochettes de disques, des groupes electro et toute sorte de musique. Ils aiment la mélange electronique-instrumental. Travailler avec l´experimental, mélanger des platines avec des instruments africains «sans pour autant reconnaître  l´origine des instruments quand on écoute les morceaux». Ils ont commencé suivant le courant du Vjing, mais il se sont vite rendus compte qu´ils ne voulaient pas suivre la musique mais laisser la musique leur suivre.

Je vous invite à connaître ses oeuvres. Un vrai plaisir de les rencontrer et de partager des points de vue, surtout avec des artistes qui se déclarent anti-intellos mais pro-délire artistique.

Pagaille

http://www.myspace.com/pagaille

Joli, l’affiche. Et non, ce n’est pas un billet sur la pagaille de la neige à Paris, Hortefeux, Fillon… Tout ça c’est vieux. Et c’est Michel Mompontet, génie fou de France 2 et bon ami qui a le mieux raconté cette histoire dans Monoeil.

C’est Pagaille, un groupe de bons musiciens qui joue vendredi à Paris. Sur son Myspace c’est écrit: Fusion/ Nu-Jazz/ Rock. Mais le chanteur fait du slam. C’est la pagaille pour décrire son style. Ils sont aussi sur Facebook, ajoutez-les!.

Ils jouent avec The Lips, du post-punk jazz, yes!

Et bon, je ne veux pas faire de la pub juste parce que c’est mon ami Philippe Zelmar qui joue dedans. D’ailleurs c’est l’un de mes guitaristes préférés. C’est qu’ils sont bons, très.

Profitez-en si vous êtes pas loin.

À l’espace B http://www.myspace.com/espaceberbere

Festival âgé à Lorient

Par Icmandic. Repris du blog de l’ESJ à Lorient
Quand on est originaire d’une région celte qui n’est pas la Bretagne mais la Galice, le regard sur le FIL change et les comparaisons semblent tout de même inévitables.

Pour tous les Espagnols qui auraient eu l’opportunité d’aller au
Mundo Celta de Ortigueira, ils seraient surpris par le concept du Festival Interceltique de Lorient. La ville bretonne n’accueille pas que des groupes celtiques traditionnels ou de la « worldwide ». Bien au contraire, la musique représente un aspect des identités celtes. Ainsi, conférences, ateliers de danses traditionnelles, jeux et sports bretons, théâtre breton, concours de cornemuses galiciennes, asturiennes, écossaises… Sa diversité n’a pas de limites ni de frontières. Pourtant quelque chose attire notre attention: le public festivalier. 80% des personnes qui se baladent au port de plaisance dépassent les 40 ans. C’est aussi une question de localisation: les jeunes fréquentent plutôt la rue du port. Mais ce n’est pas tout. Alain Stivell à 21€, The Cranberries à 40€ et ainsi de suite…

Nous avons eu le plaisir de rencontrer le directeur et programmateur du festival d’Ortigueira, Alberto Balboa. La petite ville galicienne accueille cet évènement musical et totalement gratuit depuis plus de trente ans. Le public est jeune dans sa majorité. L’esprit réside dans l’amour qu’il porte à la musique celte traditionnelle. Pas de place pour la « worlwide ». « Nous savons que les jeunes n’aimeraient pas venir dans un concert pop au festival même si les origines du groupe sont celtes, nous raconte-t-il. A Lorient, le public l’accepte et aime cette diversité. » C’est pourquoi, lors de notre rencontre à l’Espace Marine près du concert Rokia Traoré, il se disait étonné au point que lui-même «n’aurait jamais pensé à mettre des chaises dans un concert! » C’est sûrement une question de culture festivalière différente…