Ils avaient pris les places il y a trois ans. Maintenant ils ont entrée au Parlément Européen, bientôt ils se battront pour les mairies et conseils régionaux, et ils rêvent de prendre aussi le Gouvernement. Podemos c’est l’évolution de ces indignés qui avaient surpris l’Europe courant 2011.
Ils en rêvent, et ils n’en sont pas loin d’après les derniers sondages. Et pas n’importe quels sondages : ceux du Centre d’Investigations Sociologiques CIS. Énorme.
En plus cette fois ils n’utilisent pas les mêmes moyens. Plus de campements, plus de sacs de couchage sur le béton de la Puerta del Sol, plus de chants roots et des slogans pour un autre monde possible.
Ils demandent des votes, et des votes ils en ont. 1.245.948 aux élections européennes en mai dernier. Cinq sièges au Parlement Européen. Et ce n’est que le début, disent-ils.
C’est l’évolution de la révolution. Les grands vieux partis, pris au piège dans son propre terrain et avec ses propres armes, paniquent. Tout court.
C’est l’évolution de la révolution. Les grands et vieux partis, pris au piège dans leur propre terrain et avec leur propres armes, paniquent. Tout court.
De là entre autre la récente démission du Ministre de la Justice après que le Président du Gouvernement a retiré la loi sur l’avortement. Trop polémique par ces temps troubles.
C’est la stratégie de la panique au sein de la majorité.
Le Parti Socialiste a même choisi un nouveau candidat, tout frais tout jeune, Pedro Sánchez, que personne ne connaissait.
Des mauvaises ou bonnes langues disent aussi que le Gouvernement et les socialistes, pris par la terreur, auraient obligé le roi Juan Carlos a abdiquer toute de suite après les Élections Européennes. Ce n’est qu’une théorie.
Démocratie participative, debat, initiatives citoyennes. Transparence contre corruption, justice sociale contre les misères provoquées par la crise. Podemos veut changer la donne. Ils se servent de Reddit, la plateforme de partage et de vote de contenus pour élargir le débat.
Du coup le débat part un peu dans tous les sens. Les médias – de bons vieux amis des grands vieux partis – prennent bien soin de souligner ces divisions, ces contradictions, pour essayer de freiner cette progression hallucinante. Son leader Pablo Iglesias est souvent caricaturé comme un futur Hugo Chávez, quoi qu’il se rapproche pas mal de la gauche latino-américaine.
Sa structure “organique” construite en cercles , 800 cercles partout dans le monde, peut faire se perdre certains, mais cette diversité est dans la nature même du mouvement. Dès ses débuts. La page Facebook de Podemos Paris compte un petit millier de “likes”.
Au moment où Nicolas Sarkozy revient pour “rassembler au-delà de tous les clivages politiques” – une idée qui ne ressemble à rien, mais qui peut percer pour tous les désenchantés de la politique, et nous sommes beaucoup – et en voyant l’ex-hyper Président brandissant la menace du FN vs. le “ridicule international” de François Hollande, la fraîcheur, l’enthousiasme et l’excitation que transmettent ces pélos espingouins de Podemos sont vivifiants pour l’avenir de la Politique, avec un grand P.